Le guide Michelin
sort sa deuxième édition américaine. Après New York
l'an dernier, c'est San Francisco. En une, le San Francisco
Chronicle sème le doute sur le sérieux du travail du guide français. Par exemple, au sujet du restaurant La Folie, le guide annonce que les dîneurs sont accueillis par la
femme du chef. Bug : elle ne travaille plus le soir depuis la naissance de sa
fille… qui a aujourd'hui 13 ans. Autre exemple, le guide signale
les danseuses du ventre d'un restaurant qui n'en a pas eues depuis mai 2003. Son propriétaire se demande si les critiques du guide ont bien mis les pieds dans son
établissement. Jean-Luc Naret, le directeur des guides rétorque que « les
gens n'achètent pas le Michelin pour la danseuses du ventre » mais pour sa
sélection de restaurants.
Parlant de
plaisir de la table, le New York Times publie sur son site
un extrait de
"The United States of Aragula" , un livre sur la sophistication du palais
américain. On y apprend
que les attaques des républicains lors de la présidentielle de 2004 dénigrant
John Kerry, le démocrate à l'air « trop français » pour être
président, n'étaient pas inédites. En 1840, le républicain William Henry
Harrison laissait entendre que son adversaire, le président en poste Martin Van Buren, était un
aristocrate monarchiste parce qu'il buvait du champagne et avait embauché un
chef français à la Maison Blanche ». Harrison fit savoir qu'il se
nourrissait de « cidre brut et de bœuf saignant salé, et gagna l'élection ».
Dans un restaurant parisien, Tim Hilchey et Patricia Ryan du New York Times demandent à leur voisine de table de se retenir de fumer pendant leur repas. « On ne nous a pas encore mis en cage » leur répond-elle avant d'en allumer une. Les fumeurs français ne demandent jamais aux non-fumeurs si ça les dérange, explique une Française interrogée. Le chef de Robuchon se souvient d'une Parisienne qui a cassé une assiette quand on lui a demandé d'éteindre sa cigarette.
Retour sur le sujet du tabac quelques jours plus tard dans
le New York Times.
Sartre fumait, écrit Elaine Sciolino, sa correspondante. Camus, Colette, Coco Chanel et Cocteau
aussi. Chirac, un temps, fuma
jusqu'à trois paquets par jour. Et Jean-Paul
Belmondo (dont le nom ne commence pourtant pas par un C) fume
« deux douzaines de fois » dans « A bout de souffle».
Preuve
que c'est vissé chez nous, la nicotine tient son nom de Jean Nicot,
l'ambassadeur français au Portugal qui rapportait des feuilles de tabac
à
Catherine de Medicis. Fumer reste valorisé chez les jeunes Français qui
peuvent s'en griller aux pauses au lycée. Malgré tout, la
loi anti-tabac de 1991 était à l'époque la plus ferme d'Europe. Quant à
celle à venir, le New York Times enregistre la réaction d'André Santini
qui proteste
contre « les Ayatollah » qui veulent l'empêcher de fumer :« ils vous
disent comment vous devez faire l'amour, ce que vous devez manger. »
Et le député Jean-Pierre Balligand menace de « finir sa vie là où il l'a
commencée : aux toilettes», pour fumer en cachette.
Invité à une
université d'été, Matthew Kaminski du Wall Street Journal
réalise à quel point le «conservatisme ne signifie pas nécessairement la même chose de ce côté de
l'Atlantique. » « Avec ses succès récents pour sauver les subventions
agricoles, écarter les t-shirts chinois des magasins, empêcher les plombiers
polonais et autres travailleurs de passer les frontières, les reprises
pan-européennes d'entreprises.. et on pourrait continuer la liste, le Président Jacques Chirac est le plus grand
champion de ce que des Américains peuvent appeler les politiques de gauche en
Europe. » Cette vision pourrait, selon lui, être secouée par Sarkozy
« qui cite l'Amérique et la Grande-Bretagne » et Ségolène « qui vante le blairisme et
trouve que la globalisation c'est pas si mal ».
La correspondante
du Christian Science Monitor a regardé « L'Etat de Grâce », la sitcom
qui suit les déboires d'une femme présidente. Elle voit des parallèles avec
Ségolène Royal, « tenue à des standards différents en temps que femme » (« elle s'est fait publiquement moucher pour avoir porté des talons hauts
en visite au Chili » et l'auteur de l'article rappelle le « qui va s'occuper
des enfants ? » de Fabius). Elle leur trouve aussi des
différences. Contrairement à la présidente de la série télé qui « se tourmente sur
comment les électeurs vont réagir à sa vie de famille, elle (Royal) a invité
les magazines et caméras de télévision à la photographier après la naissance de
son dernier enfant ».
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